• Mémoires d'un fou

    A Avignon, j'ai pu découvrir le texte de Mémoires d'un fou à travers la prestation sans faille et fascinante de William Mesguich. Il a su le faire raisonner en moi comme jamais les écrits de Flaubert. C'est en souvenir de cet instant hors du temps que je partage certains extraits qui m'ont totalement boulversée.

    "Enfant, j'ai rêvé l'amour ; – jeune homme, la gloire ; – homme, la tombe, ce dernier amour de ceux qui n'en ont plus."

    "Comment aurait-elle pu, en effet, savoir que je l'aimais, car je ne l'aimais pas alors, et, en tout ce que je vous ai dit, je vous ai menti ; c'était maintenant que je l'aimais, que je la désirais, que, seul sur le rivage, dans les bois ou dans les champs, je me la créais là, marchant à côté de moi, me parlant, me regardant. Quand je me couchais sur l'herbe, et que je regardais les herbes ployer sous le vent et la vague battre le sable, je pensais à elle, et je reconstruisais dans mon cœur toutes les scènes où elle avait agi, parlé. Ces souvenirs étaient une passion."

    "Je voudrais le beau dans l'infini et je n'y trouve que le doute."

    "Et maintenant, si rieur sur tout, si amèrement persuadé du grotesque de l'existence, je sens encore que l'amour, cet amour comme je l'ai rêvé au collège sans l'avoir, et que j'ai ressenti plus tard, qui m'a tant fait pleurer et dont j'ai tant ri, combien je crois encore que ce serait tout à la fois la plus sublime des choses, ou la plus bouffonne des bêtises."

    "Parmi tous les rêves du passé, les souvenirs d'autrefois et mes réminiscences de jeunesse, j'en ai conservé un bien petit nombre, avec quoi je m'amuse aux heures d'ennui."

     


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