• Deux heures dans le noir

    Deux heures dans le noir seule, c'est ce qu'il se passe quand on est au cinéma. Les films offrent une bonne ouverture culturelle et beaucoup de possibilités de réflexions sur soi et sur les autres. Le septième art a donc toute sa place dans ce blog qui reprend mon avancée intérieure.

    Deux heures dans le noir

  • Jacques habite une petite ville dont tous les habitants ont été mis sur la paille suite à un licenciement boursier. L'usine a fermé, sa copine est partie et les dettes s’accumulent. Alors quand le bookmaker mafieux du coin, lui propose de tuer sa femme, Jacques accepte volontiers...

    Un petit boulot de Pascal Chaumeil

        Alors, je ne vais pas vous mentir, j'ai été voir ce film enter deux autres parce que j'avais du temps à tuer. La bande-annonce est très sympa mais elle est aussi très complète et j'ai généralement peur d'être déçu d'un film dans ce cas de figure. J'y allais donc de bonne humeur, juste après First Date et avant Nerve, j'ai donc bien fait attention à ne pas choisir un film trop épuisant psychologiquement.

    Et c'était une super surprise !

        J'ai du mal avec les comédies françaises basiques (Camping, Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu etc.) mais ce film n'est pas du tout de ce type ! J'ai passé plus d'une heure à rire de bon coeur avec les personnages et a me sentir concernée par leur histoire.

        Le protagoniste, Jacques Scoran est un ouvrier modèle : rigoureux dans son travail et attentif à ses camarades. Il observe tout avec un sens critique rafraîchissant et cinglant. Nous avons accès à ses réflexions grâce à une voix off tout droit sortie du paradis. Ce parti-pris est très intéressant car il nous permet de nous attacher encore plus au personnage : on connaît ses motivations, ses préoccupations et surtout on peut fondre en entendant sa voix si sexy. Je ne connaissais pas du tout Romain Duris mais sa voix m'a électrisée pendant tout le film.

    Un petit boulot de Pascal Chaumeil

    Quand il est en narrateur, il pose ses mots avec calme, peu importe la situation. Ce contraste met en valeur le choix de ses mots, il les sublime. Le travail d'adaptation de Michel Blanc (l'autre acteur et chargé des dialogue) est brillant.

        J'ai d'ailleurs vu une interview dans laquelle ce dernier expliquait qu'il avait aimé ce projet car il trouvait intéressant de faire une comédie dans un contexte fort et je le soutiens là dessus. Ce film fait mouche car il propose un cadre réaliste, presque lourd donc intense dans lequel peut fleurir tout le cynisme que j'ai adoré.


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  • Ce film est un biopic centré sur le premier rendez-vous de Barack et Michelle Obama. Oui, rien que ça !

    First Date de Richard Tanne

     

        La scène d'exposition nous offre une belle vision de la préparation des deux protagonistes et nous présente donc ce casting parfait. Tinka Sumpter et Parker Sawyers incarnent à la perfection le couple présidentielle des Etats-Unis. L'éclairage, souvent à contre-jour, et l'image parfois floue accentue la ressemblance.

    First Date de Richard Tanne

    Ainsi, il n'est plus question de leur physique qu'on connaît tous mais de leur dynamique, des ressentis. Ce film est apaisant, calme et touchant. On sent leur complicité, on l'observe. Il y a quelque chose de très contemplatif dans notre rôle de spectateur. Cet aspect est plus palpable dans les séquences où un personnage est à bord d'une voiture puisqu'on découvre le paysage qu'il observe de l'autre côté de la vitre.

     

        Évidemment, ce film est ancré dans le contexte de la fiction. Pendant les années 1980, à Chicago dans le quartier « noir » de la ville. Il est donc justement question de la ségrégation implicite tout au long de l'oeuvre. On assiste aussi à une tirade revendicatrice de Michelle, qui dépeint sa condition de femme noire travaillant dans un cabinet d'avocat tenu par des hommes blancs et tous les désavantages que sa situation comporte.
    Il y a bien quelques clins d'oeil à l'Histoire que nous avons vécu comme lorsque Barack « pense » à faire de la politique ou est complimenté comme étant un très bon orateur.

    First Date de Richard Tanne

        Ce film reste malgré tout très étatsunien. Glorification d'un personnage vivant dans les quartiers populaires qui s'en sort grâce à l'armée, l'importance de vivre ensemble tous différents et d'agir par soi-même. Cependant, ces traits de caractère n'ont pas un impact négatif sur le film qui reste très bienveillant et même apaisant. Il n'y a pas de conflit ouvert, on se sent bien, comme enveloppé dans l'harmonie du couple Obama.


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  • Vous n'êtes pas sans savoir combien la sexualité féminine est taboue. Il y a des tonnes de clichés qui persistent et autant de fausses informations faisant de notre activité sexuelle une abîme à l'apparence insondable autant pour les hommes que pour nous. Et pourtant, ce n'est pas du tout le cas.
    Si cette image persiste, c'est notamment à cause des supports multimédias qui la transmette avec efficacité. Les séries télévisées participent largement à cette dynamique. Il est donc légitime de les étudier sous cet angle.

    Et c'est ce que fait avec brio Nora Bouazzouni en s'appuyant sur le travail de la chercheuse Iris Brey dans l'édifiant Slate.
    Vous l'aurez compris, cette publication n'est qu'un tremplin pour accéder à l'article traitant de ce sujet, juste .

    J'ai pris beaucoup de plaisir à la lire (sans jeux de mots). Enfin une étude sur un sujet qui passe trop souvent à la trappe. Simple à comprendre et très complet, je vous conseille vraiment de le lire !


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  • Je sors à peine de la salle de cinéma. Juste le temps de rentrer et de mettre de l'ordre dans mes idées après ce magnifique film. Pas besoin de vous rappeler l'histoire de Tarzan n'est-ce pas ? Surtout que vous allez redécouvrir sa relation avec Jeanne et son intégration à sa famille gorille avec une justesse plus émouvante.

    Tarzan de D. Yates

     

    Magnifique déjà visuellement ! Les effets spéciaux sont dingues, les animaux proches de la perfection et à part quelques faiblesses avec le train, la 3D passe à merveille.

    Magnifique aussi dans ce qu'il raconte. Placer l'intrigue dans les débuts du Congo Belge est un choix éminemment revendicatif, surtout si on le couple au personnage de Samuel L. Jackson. Il est question de colonialisme, d'esclavage et de pillage des ressources. Et ici, le seul personnage étatsunien met en garde les Européens devant les atrocités qu'ils sont sur le point de commettre avec culpabilité, pas mal du tout.

    Mais plus que les fautes humaines, on assiste à des scènes émouvantes entre Tarzan et les animaux.

    Tarzan de D. Yates

    (Quoi ? Il ne vous touche pas comme ça ?)

    Il parle peu mais joue suffisamment bien pour qu'on comprenne tous les enjeux de ses relations et interactions avec les animaux tout aussi muets, c'est bluffant. Chaque espèce a un code d'honneur, un protocole et Tarzan nous guide (ainsi que les autres personnages) à leur rencontre. Ce film est édifiant. La compréhension et l'échange ne passent pas par la parole mais par les actes.

    Tarzan de D. Yates

    "Je suis là, tout va bien. Pas besoin de se voir pour le dire"

    Et ces liens sont aussi le coeur de la chanson de générique. "Il n'y a pas de meilleur amour" répète Hozier en vantant une relation absolue qui se suffit à elle-même. Profitez du clip pour vous imprégner sans hésiter !

     


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